27 décembre 2014

Lecture et autres idées sur la littérature

A mon avis, le roman africain doit faire entendre la poésie et l’authenticité des noms africains que la colonisation et l’islamisation ont rayés de nos registres de naissance. Je préfère que les personnages se nomment Khabane, Deguène ou Nogaye au lieu de Abderrahmane, Joséphine ou Marguerite.
J’ai trouvé dans « Les testament trahis » de Kundera cet hommage à Louis Ferdinand Céline l’auteur de Voyage au bout de la nuit… Je le recopie : «Des immatures jugent les errements de Céline sans se rendre compte que l’œuvre de Céline, grâce à ses errements, contient un savoir existentiel qui, s’ils le comprenaient, pourrait les rendre plus adultes. Car le pouvoir de la culture réside là : il rachète l’horreur en la transsubstantiant en sagesse »

«Neige» de Orhan Pamuk
Ka, un poète turc, quitte son exil allemand et part enquêter pour le compte d’un journal dans une sinistre bourgade d’Anatolie, Kars. Particularité de Kars : les filles ont une fâcheuse tendance à se suicider. Voilà pour le décor de ce roman de Pamuk (Nobel 2006) où se mêlent pseudo enquête journalistique, intrigue politico-religieuse, ferveur kémaliste, passion amoureuse (Ka retrouve Ipek, un amour de jeunesse, en fait c’est la vraie raison de sa venue à Kars). Ajoutez à ce tableau un fond de jacquerie islamiste, qui tourne en massacre de civils et vous aurez fait le tour de ce ( gros) roman de Pamuk (Gallimard 2005 pour l’édition française). «Neige» est trop prétentieux, écrit dans un style qui se veut parodique, poétique, mais à la fin lourdingue…
Dans le nouveau roman du sénégalais Louis Camara, « d’Au-dessus des dunes » (Editions Athéna), le personnage principal est un chien dénommé Nestor. Ça rappelle un roman de l’américain Paul Auster «Tombouctou » dont le « héros », Mr Bones, appartient également à l’espèce canine. Hasard littéraire ou inspiration commune ?

On ne sait vraiment pas ce qu’est AIMER tant qu’on n’a pas lu « L’Amour au temps de choléra » de Gabriel Garcia Marquez.
Lord Jim. Récit sur l’honneur, la rédemption, la fraternité. C’est l’histoire de Jim, jeune marin qui a abandonné son bateau au moment du naufrage, à son bord des pèlerins qui se rendaient à la Mecque. La culpabilité, le poids de la faute hantent Jim qui rôde comme une âme en peine sur les ports du Pacifique ouest. Lecture un peu ardue. Mais classique indéniable. Un des grands romans de Conrad.

Sentiment mitigé après lecture de La Route de Cormac McCarthy, estampillé chef d’œuvre (Pulitzer 2007). L’histoire ? Un père et son fils trimballent leurs nécessaires dans un charriot. Alentour, tout est brulé, cramé. La famine les guette. Une horde de mangeurs d’hommes les traque. L’apocalypse est arrivée. Ils sont les derniers de leur race… Écriture extrêmement dépouillée, austère. C’est peut-être l’atout de McCarthy, écrivain culte.

 

 

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