Je ne verrai pas Cécile

9 novembre 2013

Je ne verrai pas Cécile

« Une fois dans sa chambre, il jeta sur le lit son passeport, son
billet d’avion, ainsi que la valise qu’il avait préparée pour son
voyage à Paris. Son coeur était gros de désespoir. Il avait fait de
son mieux pour revoir celle qu’il aimait; mais il avait échoué sans que
ce fût sa faute. Il avait essayé de faire son devoir, mais le Destin
lui-même semblait s’acharner à le trahir. Il était accablé de
constater la stérilité des bonnes intentions, l’inutilité d’essayer
d’être légaliste.`Peut être valait-il mieux rompre définitivement
cette relation. Cécile, il est vrai, souffrirait, mais la souffrance ne
pouvait vraiment gâter cette nature  noble . Quand à
lui, peu lui importait.  il y a toujours quelque cause pour laquelle
il pourrait donner sa vie, et comme la vie ne pouvait lui réserver un
plaisir aussi profond que celui d’être avec Cécile. Il s’abandonnerait au
Destin et ne ferait rien pour le conjurer. »
J’ai travesti à ma guise ce passage d’Oscar Wilde, décrivant le
désarroi Lord  Arthur Savile.  Le contexte originel est,bien sûr,
beaucoup plus dramatique, mais ce paragraphe m’a paru très proche de
ce que j’ai vécu quand j ai été retenu le mois dernier à l ‘aéroport de Dakar  pour des raisons de signatures non conformes.
La littérature est un vaccin contre la bêtise humaine.

Je voulais rejoindre, Cécile

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